mercredi 18 février 2015

Histoire : le Jarret, un saint, le pape, des rois et des chevaux


Charles II, Comte de Provence (1248-1309), dit le Boiteux était roi de Naples, roi titulaire de Jérusalem (de 1285 à sa mort), roi titulaire de Sicile de 1285 à 1302, Comte d'Anjou et du Maine (1285-1290), Comte de Forcalquier, Prince de Tarente. Il épousa Marie de Hongrie, sœur du roi Ladislas IV et héritière du trône hongrois.

Le couple eut 14 enfants parmi lesquels Louis d’Anjou né en février 1274 à Brignoles. En 1295, à la mort de son frère aîné Charles d'Anjou, Louis davantage attiré par la prière que par le gouvernement des hommes renonça à lui succéder sur le trône de Hongrie.

Louis d'Anjou, ici représenté en saint transmet
à son frère la couronne de Hongrie à laquelle il renonça

La veille du noël 1295, il entra dans les Ordres des Frères mineurs dont le couvent se trouvait à Marseille à l’emplacement actuel du Cours Saint-Louis. Sans qu’il en soit demandeur, il fut nommé évêque de Toulouse.

Sur le chemin de Rome pour assister aux cérémonies de canonisation de son grand-oncle Louis IX (Saint-Louis), il fit étape à Tarascon puis dans sa ville natale où il tomba gravement malade. Il y mourut le 19 août 1297.

Son corps fut transporté au couvent des frères mineurs à Marseille où sa chair, séparée des os, a été ensevelie sur place dans le cloître. Les ossements furent transportés dans le caveau de l'église des frères mineurs de Marseille.

La certitude de la sainteté de Louis d’Anjou grandit. A la demande de l’évêque de Marseille, le pape Clément V ouvrit un procès en canonisation. La bulle papale de canonisation fût publiée le 7 avril 1317 par Jean XXII. Elle mentionnait que huit malades avaient recouvré la santé par l’intercession du saint qui en outre ressuscita cinq morts. La bulle indiquait également que Marseille était dépositaire de ses restes. Des fêtes solennelles se tinrent à cette occasion en Avignon, siège de la papauté.

Deux ans et demi plus tard,  il fut procédé à la translation des restes de Saint-Louis d’Anjou du caveau, situé au milieu du chœur, au maître-autel de l'église des frères mineurs (translation = déplacement du corps ou de reliques d’un saint vers le lieu de son culte).

Reliquaire en argent de Saint-Louis d'Anjou
conservé à Paris au Musée national du Moyen-Age
Accompagnés de leurs suites, le 8 novembre 1319, le comte de Provence Robert d’Anjou, roi de Sicile, frère du saint, et son épouse la reine Sancia de Majorque vinrent à Marseille pour assister à cette importante cérémonie. Comme le précise Antoine de Ruffi dans son Histoire de la ville de Marseille publié en 1696, Robert d’Anjou avait annoncé un an plus tôt au Viguier et au Conseil de Communauté de la ville que « le Pape, les Rois de France, d’Aragon et de Maïorque, accompagnés des Reines leurs époufes, les frères du Roi Robert & plusieurs Princes, Prélats et Barons doivent assister à cette fête ; c’est pourquoi il les prie de faire provifion de tout ce qui seroit néceffaire pour les traiter ».

La présence attendue de centaines de chevaux des suites royales obligea le conseil de Marseille à prévoir la construction d’un abreuvoir. Dans « Marseille, 2600 ans d’histoires au fil de l’eau » publié par le groupe des Eaux de Marseille, est avancé le chiffre de 2 257 chevaux.
Afin d’alimenter cet abreuvoir ainsi que les fontaines de la ville basse (le Panier entre les Accoules et le port), l’eau du Jarret fut canalisée. Pour ce faire, on prolongea le canal des jardiniers créé près de cent ans plus tôt. Il avait sa prise sur le Jarret au niveau parallèle de l’actuelle église des Chartreux, rejoignait le chemin (aujourd’hui avenue) des Chartreux et remontait jusqu’au sommet du chemin de la Magdeleine, aujourd’hui rue Consolat.
 

 

mercredi 4 février 2015

Histoire : Ici on joue, ici on prie.


Joseph-Marie Timon-David
photo de famille
visible sur www.geneanet.org
 Il est né à Marseille en 1823. Frappé par la misère humaine des jeunes ouvriers et par leur absence de vie spirituelle, Joseph-Marie TIMON-DAVID consacra sa vie à l'éducation chrétienne des jeunes, mêlant les loisirs à leur formation spirituelle.


Avec pour devise « Ici on joue, ici on prie », il crée une Œuvre de Jeunesse, l’Œuvre des Petits Garçons de Nazareth, et son « Ecole ».
Au 54 avenue Foch, l'ancienne plaque
du Nazareth - centre des petits garçons
 























               Le projet éducatif s'appuie sur une communauté religieuse consacrée au Sacré Cœur de Jésus qu'il fonde sur les conseils de son évêque, Eugène de Mazenod (Evêque de Marseille, canonisé en 1995, lui-même fondateur en 1816 des Missionnaires de Provence - appelées Oblats de Marie Immaculée).


Maison de l'Œuvre de jeunesse Saint-Calixte Timon-David à l'angle du 54 avenue Foch et du 14 rue Elémir Bourges.
Déclarée sous forme d'association le 1er janvier 1900, sa plaque porte les mentions Loisirs des jeunes, Formation chrétienne.
L’Œuvre des Petits Garçons de Nazareth s’éteignit en 1988 par manque de vocations religieuses. Elle renaquit sous le nom d'Œuvre Nazareth Timon-David.





Les Timoniens continuent à servir les jeunes des milieux populaires.
 
La fédération TIMON DAVID, Association Culture et Jeunesse, est implantée au 88 A, boulevard de la Libération.