jeudi 12 janvier 2012

Histoire : sur les terres du monastère de la Visitation

Dernière mise à jour : 2 avril 2015



C'est le 16 mai 1848 que le monastère de la Visitation de la Blancarde est inauguré.


Le monastère de la Visitation : extrait du Plan indicateur de Marseille à l'usage des étrangers par Alexis Duch 1897



















Ses précédents bâtiments étaient établis au bout du Cours du Chapitre (voir la carte ci-dessous) que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de cours Joseph-Thierry dans le quartier des Réformés.




Sur cet extrait du Plan de la ville de Marseille, de ses faubourgs et bastides datant de 1836 (réalisé par M. Vicq), les couvents des Grandes Maries (Premier couvent de la Visitation) et des Petites Maries (Second couvent de la Visitation).




















Bien avant le recouvrement du ruisseau du Jarret, la perspective de la construction de nouveaux immeubles dans les années 1930 provoque le départ des Visitandines de leur monastère. En témoigne la lettre de la Mère supérieure au ministre de l'Intérieur en 1931, lettre publiée sur le site du lycée Chevreul Blancarde :


Le monastère et son potager Collection J-C Bouze






photo extraite du site de la chorale Anguélos de l’école Chevreul
 http://choraleanguelos.wix.com/chevreul#!70ans/cp0s

"De notre premier monastère de Marseille, le 12 juin 1931
à son excellence, Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Monsieur le Ministre,
En qualité de supérieure du 1er monastère de la Visitation, boulevard de la Blancarde n° 80 à Marseille, j’ai l’honneur d’écrire à votre excellence pour lui demander l’autorisation d’aliéner l’immeuble que la congrégation possède …d’une superficie d’environ 39 000m2, soit en totalité ou par partie…

Par suite de l’extension de la ville, les nombreux bâtiments élevés autour du monastère font que d’ici peu il sera complètement entouré d’immeubles de 6 étages qui rendront ce séjour impossible à une communauté religieuse…
Le Monastère retirera de l’aliénation de son immeuble actuel les fonds nécessaires à l’acquisition de l’immeuble de 65 000 m2 sis à St. Jérôme, dit St. Bruno les Alpines, qui convient parfaitement à l’édification d’un monastère…"
 
photo extraite du site de la chorale Anguélos de l’école Chevreul
 http://choraleanguelos.wix.com/chevreul#!70ans/cp0s
 
 

Cloître de la Visitation
à St-Jérôme en 2008
Le monastère quitte effectivement les lieux pour s'établir à  St. Jérôme en 1932. Les Sœurs de la Visitation y élèvent des animaux de basse-cour, cultivent des potagers et fondent un hôpital militaire.  Une partie du couvent sera transformée plus tard en dispensaire. La Fondation d'Auteuil s'y installe en 1989.

http://sfs13.wordpress.com/


A la suite des négociations menées avec les Visitandines, le monastère du boulevard de la Blancarde est acheté par la Société immobilière de la rue Sala (Lyon, à l'adresse du premier lycée Chevreul ouvert en 1905). L'école Chevreul s'installe dans les bâtiments en 1934 . Aujourd'hui, ce sont les sections collège et lycée qui animent les murs de "Chevreul - Blancarde" dont l'adresse officielle est désormais le 1, rue St François de Sales.

Le Premier monastère de la Visitation devenu le lycée Chevreul Blancarde

Une partie du terrain du lotissement de la Visitation est acheté par les frères Jacquignon afin de construire l'immeuble du 20,22, 24,26 boulevard Françoise Duparc. Voir "Les investisseurs" dans les archives 2011 du blog.

L'histoire du monastère de la Visitation est intimement liée à la ville de Marseille, en particulier depuis l'épidémie de peste qui s'abattit sur la ville en 1720 et provoqua 39 134 décès (dénombrés du 10 juillet 1720 au 28 mai 1721) sur une population de 90 000 habitants.

Le Premier monastère de la Visitation, les Grandes -Maries, est établi à Marseille en 1623 dans le Panier, quartier de l'Observance, près de la Charité. Il est le quatorzième monastère de l'ordre. Voici ce qu'en dit le "Tableau historique de Marseille ancienne et moderne"  publié en 1806 chez Chardon, librairie à la Canebière :
"Des religieuses des monastères d'Annecy et de Lyon vinrent par ordre de Madame Fremyot de Chantal*, établir à Marseille en 1623, un couvent de l'ordre de la Visitation de Ste Marie que quelques personnes de la Ville avaient fait demander à St François de Sales".
La visitandine Anne-Madeleine (au civil Madeleine Rémuzat) fonde, en 1718, l'Association de l'Adoration perpétuelle du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, après avoir reçu l'autorisation du pape le 30 août 1717.
*Il s'agit de Sainte Jeanne de Chantal, dont le nom complet est Jeanne-Françoise Frémyot, baronne de Chantal. Elle est la grand-mère paternelle de la marquise de Sévigné.

La suite de l'histoire nous est donnée le 31 mai 2011 sur le blog Anne-Madeleine Remuzat sous le titre "Marseille se confie au Coeur du Christ" par Mgr Jean-Pierre Ellul, désigné en avril 2009 Postulateur de la Cause de Canonisatin de la Vénérable Anne-Madeleine Rémuzat .
"Aux premiers jours du Carême de 1718, le Saint-Sacrement était exposé dans l’église des Cordeliers ; Jésus se montra dans l’Hostie avec un visage plein de compassion. Anne-Madeleine en fut avertie par voie surnaturelle et Dieu lui révéla « que si la ville ne se rendait pas à l’appel de sa miséricorde, Il la châtierait d’une manière si terrible que tout l’univers en serait épouvanté ». Elle le fit savoir à l’évêque de Marseille, Mgr Henri-François-Xavier de Belsunce de Castelmoron. Aussitôt il exhorta ses diocésains à la pénitence. Les Marseillais devaient se convertir, mais sa voix ne fut pas entendue. Deux années s’écoulèrent. Puis ce fut la terrible peste de 1720."
"Anne-Madeleine Rémuzat suppliait avec ses sœurs visitandines. Jésus demanda « qu’on instituât une fête solennelle, au jour qu’il s’était choisi lui-même pour honorer son Sacré-Cœur, et en attendant qu’on lui rendît cet honneur, il fallait que chaque fidèle se dévouât par une prière, au choix de l’évêque à honorer ce Cœur adorable ».

C’est le premier novembre 1720, en la fête de la Toussaint, qui était un premier vendredi du mois, que de bon matin, Mgr de Belsunce se présenta, pieds nus, le crucifix entre les mains, une corde au cou, pour célébrer la messe pour les vivants et les morts et avant la bénédiction, il lut « l’Amende Honorable » par laquelle il consacrait pour toujours son diocèse, ses diocésains et toute la ville au Cœur Sacré de Jésus. Marseille ouvrait la voie, car ce fut la première ville, le premier diocèse dans le monde à l’être de façon si solennelle".
http://annemadeleineremuzat.over-blog.fr/article-marseille-et-le-sacre-coeur-de-jesus-70638921.html
Le 19 mai 1722, l’évêque propose aux Echevins de Marseille, de faire  "incessamment et sans cérémonie un vœu stable au divin Cœur de notre Sauveur".
Le 4 juin 1722, les Echevins de Marseille, afin de mettre Marseille à l’abri d'une nouvelle épidémie de peste, décident l'offrande d’un cierge au Sacré-Cœur. C'est le premier Echevin Moustier qui prononce solennellement la promesse dans la cathédrale et fait l’offrande d’un cierge pesant quatre livres. Interrompue par la Révolution, reprise en 1806, la cérémonie fut abandonnée en 1871 par la municipalité.

En 1872, la Chambre de Commerce considère qu'il lui revient "avec le concours du Tribunal civil et du Tribunal du Commerce et des délégués des divers corps constitués et corporations qui représentent le commerce, l’industrie et les arts libéraux de la cité", de perpétuer le voeu de 1722.
Jusqu'en 1986, la cérémonie se déroule au couvent de la Visitation. Depuis, elle se tient dans la nef de la basilique du Sacré-Coeur, avenue du Prado.

Sur le boulevard Boisson, la chapelle ayant pour titre Paroisse St Calixte est érigée en 1864. Un lieu de culte plus important est construit de 1901 à 1903 et, par la proximité du monastère de la Visitation et du pélerinage, Sacré-Coeur est ajouté au nom de la paroisse.
Le Sacré Coeur sculpté
sur le porche de St Calixte
L'église reprend son nom originel St. Calixte en 1948, la basilique du Prado ayant été dédiée au Sacré-Coeur en 1947. Voir http://saintcalixte.free.fr/



Second monastère de la Visitation
« Les Petites Maries »,route des Camoins

La Visitation de Marseille formait deux communautés pendant 350 années. En 2004, la communauté des religieuses du Second monastère de la Visitation quitte le couvent des Accates, actuel lycée Mélizan. Elles rejoignent alors le monastère de Tarascon.  Installé en premier lieu rue Sainte-Barbe, le Second monastère de le Visitation fut créée par Etienne de Puget, évêque de Marseille, le 23 mars 1652.

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